Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog qui repondra à toutes vos questions sur la sexualité et les moeurs et tendances en 2022, que vous soyez en couple, ou solo! http://www.commentbientrompersonmariousafemme.fr

Sexualités extrême-orientales, le reflet de la vie

À l'origine, le bouddhisme et l'hindouisme considèrent le sexe comme un élément important et naturel du cycle humain. Si l'acte peut être source potentielle de l'Éveil, le désir reste néanmoins suspect, constituant une entrave au progrès spirituel.

Les religions extrême-orientales proposent une vision de la sexualité qui, aux yeux des Occidentaux, peut sembler étrange, voire exotique. Du bouddhisme tantrique au Kama Soutra, en passant par l'ascèse totale et la statuaire érotique, l'éventail des pratiques sexuelles et du poids social de la religion est si large et varié que l'on peut aisément s'y perdre, tant les apparences sont éloignées des concepts les plus courants.

Une manifestation de l'union divine
Dans le cas des religions indiennes, que l'on regroupe communément sous le terme d'hindouisme, la diversité a pour écho une variété de regards posés sur la sexualité. D'une façon générale, l'union entre l'homme et la femme est perçue comme une manifestation physique de l'union divine. Par l'acte sexuel, ce qui est divisé se trouve réuni, les polarités opposées sont transcendées. Dans la société traditionnelle, le désir et le plaisir charnels étaient largement valorisés, car ils étaient une expression de la danse divine, tout à la fois créatrice et destructrice. Ainsi, entre le IVe et le VIIe siècle, à l'époque où est rédigé le Kama Soutra, les « aphorismes du désir », le plus célèbre des ouvrages de la littérature « érotique » indienne, il ne fait nul doute que la société, pourtant très religieuse, connaît une réelle liberté sexuelle : on autorise alors l'homosexualité, les partenaires multiples, etc. Mais au fil du temps, avec le renfort appuyé du puritanisme des colons britanniques au XIXe siècle, une morale rigide s'impose.
L'union ultime que représente l'acte sexuel apparaît clairement dans la symbolique généralement liée au dieu Shiva. On y associe une pierre dressée, le lingam, un symbole phallique, et un symbole circulaire, ovoïde ou triangulaire, le yoni, la vulve. Ensemble, ils sont le vecteur d'une énergie primordiale et créatrice. Cette énergie est symbolisée par une spirale serpentiforme, la kundalini, qui, à l'échelle humaine, repose à la base de la colonne vertébrale. Pour les pratiquants des techniques de yogas sexuels, principalement rattachés au grand mouvement du culte de la Shakti, l'énergie divine d'essence féminine, elle est consciemment activée lors du rapport physique, durant lequel, le plus souvent, il n'y a aucune émission de semence. Montant le long de la colonne vertébrale, elle irrigue les différents centres psychiques (chakras) et, l'esprit du yogi se fondant avec la conscience universelle (âtman), il accède à la connaissance ultime. Ces techniques, toujours pratiquées de manière confidentielle et secrète, sont aujourd'hui fort éloignées du rigorisme ambiant qui, concevant toujours les couples divins comme une représentation de la nature ultime du monde, se méfie du désir charnel et relègue la dimension spirituelle de la sexualité à un statut de symbole.
Pour le bouddhisme, né du terreau spirituel indien, il n'existe pas de discours particulier sur la sexualité. Indissociable de la vie, elle doit, comme toutes les autres activités humaines, obéir à un principe éthique, respectueux de l'autre et de soi-même. Lorsque, peu après son éveil spirituel, le Bouddha énonce les premières règles de conduite qui doivent régir la vie de ceux qui souhaitent suivre le chemin intérieur qu'il indique, il insiste sur la nécessité qu'il y a à avoir une sexualité « correcte ». Cela implique que cette sexualité s'exprime sans violence, sans mensonges ou sans mauvaises pensées ou actions d'aucune sorte. La tromperie dans le couple est condamnée de prime abord comme l'un des premiers manquements à une sexualité correcte. Cependant, les relations extraconjugales sont tolérables si elles sont admises par toutes les personnes concernées.

Respect et non-violence
Le Bouddha ne préconise aucun ordre social particulier, rappelant sans cesse que la clé de tout progrès se trouve dans le respect et la non-violence. De là, la monogamie, la polygamie ou la polyandrie sont possibles, selon la culture locale ; de même, toute forme de sexualité est possible si, et seulement si, elle est fondée sur le respect. Le cas de l'homosexualité doit être précisé : il s'agit d'une relation sexuelle qui, par sa nature, peut être perçue comme une déviation, car chaque organe a une fonction précise. Cependant, si l'amour est sincère et librement exprimé, la relation peut être considérée comme valide. La sexualité renvoie naturellement à la question du désir ; or il n'y a « pire feu » que lui (Dhammapada, 251). S'il n'est pas reconnu et contrôlé, ce feu produit des pulsions qui, répétées, créent des empreintes conduisant à des renaissances inférieures, principalement dans le monde des animaux, car l'acte sexuel n'y est pas l'objet d'un choix, mais le résultat d'une simple pulsion.
Dans les enseignements ésotériques des tantras, qui se sont développés environ mille ans après la mort du Bouddha, l'énergie sexuelle est intégrée comme l'un des éléments moteurs de l'existence, ce que partagent les pratiquants des tantras de l'hindouisme. L'existence étant marquée par la dualité (bon-mauvais, soi-autrui, etc.), il existe en chaque être une polarité entre masculin (la méthode) et féminin (la sagesse). L'esprit éveillé, l'état de Bouddha, est au-delà de cette dualité. Pour le réaliser, les pratiques spirituelles découlant de ce principe mettent en jeu cette polarité, le plus souvent sous la forme d'un yoga intérieur, plus rarement sous la forme d'un acte sexuel. Le cadre est alors celui d'un rituel où la sexualité n'a plus rien de commun avec une sexualité ordinaire. Transmis de manière confidentielle de maître qualifié à disciple qualifié, ces enseignements sont là encore dits « secrets ».

L'absence de préjugés
À l'origine du moins, bouddhisme et hindouisme considèrent donc la sexualité comme une part importante et naturelle de la vie, sans préjugés particuliers. Source potentielle d'éveil spirituel, elle peut même être un élément important de la Voie intérieure. Pourtant, en elle réside un danger : celui du désir qui constitue une réelle entrave à tout progrès. Derrière lui, « comme le chien suit l'homme », se dissimulent à peine la possession, l'attachement, la jalousie... Autant de sentiments niant autrui.

Archives

À propos

Le blog qui repondra à toutes vos questions sur la sexualité et les moeurs et tendances en 2022, que vous soyez en couple, ou solo! http://www.commentbientrompersonmariousafemme.fr