Mon ex-femme était bi-sexuelle et me trompait.

Je m’appelle Adama. J’ai 27 ans. Je vis en Angleterre où je fais mes études en communication. Il y a quelques mois, lors d’un séjour à Cincinnati, j’ai rencontré une sénégalaise du nom de Nafy. Jeune étudiante de 26 ans, belle, douce et sociable, elle m’a rapidement plu. Mais pour autant, j’étais sur mes gardes. Je ne connaissais pas grand-chose d’elle au fond. Je n’étais aux USA que depuis trois mois et on s’est rencontré que vers la fin de mon séjour. En sus de cela, j’étais déjà lié à ma fiancée même si nos relations étaient devenues exécrables. Cela, pour des raisons trop longues à expliquer ici. Pour autant, la séparation entre ma fiancée et moi n’était pas prononcée et je me disais que ce serait vache de la tromper.

Nous passâmes, Nafy et moi, tout de même de bons moments à discuter et à regarder des moovies, à partager des sons, des repas… Elle me trouva plusieurs fois dans mon studio mais rien de plus ne se passa. Je lui avoua même que j’avais une fiancée qui vit en Espagne. Si la tentation était forte, si elle semblait partager mes sentiments, je ne voulais pas tromper ma fiancée. Et pour moi cette fille qui me paraissait si innocente à cette époque devait être vierge. Point question de lui faire courir des risques.

En quittant les USA, elle me laissa ses coordonnées. A mon retour à Londres, où je vis, nous nouâmes une correspondance régulière. Puis vinrent des échanges plus poussées via les réseaux sociaux. Ceci, d’autant plus que mes relations avec ma fiancée se détériorèrent. Finalement je décidais de rompre avec elle pour Nafy. Pourquoi ne pas tenter ma chance avec cette fille qui me semblait amoureuse, naturelle, sincère et saine ? Elle me disait des mots doux, répondait immédiatement à chaque mail que je lui envoyais, me racontait sa vie. Les premières alertes me vinrent de ces communications. Car au bout de quelques semaines de discussion, j’appris qu’elle avait perdu sa virginité, qu’elle avait avorté plusieurs fois, qu’elle avait été draguée par une lesbienne mais qu’elle avait refusé ses avances.

Mais aussi qu’elle avait connu une vingtaine d’ex mais qu’elle n’avait pas couché avec tous. Je m’inquiétai surtout du fait que Nafy se dénudait facilement lors de nos conversations skype. Plutôt tolérant et ouvert de nature, à chaque révélation ou fait marquant je lui trouvais des excuses. Elle avait perdu sa virginité ? Et alors, que celui qui n’a pas fauté lui jette la première pierre. Et je me dis après tout, moi aussi, j’avais eu plusieurs expériences. Faut-il la condamner parce que je suis un mec et elle une fille ? Elle a avorté ? Est-ce la première à le faire, me disais-je. Elle se dénudait easy ? N’était-ce pas pour me faire plaisir ? N’y prenais-je pas du plaisir ? Pourquoi, la juger ? Aveuglé sans doute par l’amour je me refusais à la condamner et lui prodiguais même des conseils. Au bout de quelques semaines, elle m’invita à revenir à Cincinnati pour des vacances chez elle, dans son appartement. Finalement ce projet échoua à cause de nombreux obstacles. Nous décidâmes de nous retrouver à Paris où ses parents vivent et où j’ai une tante. Elle me les présenta et j’eus tout de suite le sentiment qu’ils étaient des gens bien. Cela m’aida plus à oublier les appréhensions que j’avais par rapport aux révélations de Nafy.

Le séjour parisien fut agréable. Nous visitâmes les musées, les monuments… Pour la première fois nous fîmes l’amour. Trois fois pour être précis, dans un hôtel. A la suite de ça chacun retourna chez lui et nous nous promîmes de nous retrouver pour nous marier. J’en parla à ma mère et à mes parents qui me demandèrent de faire attention vu que nous ne nous connaissions, Nafy et moi, que depuis peu. Mais je leur donna des assurances. Cette fille que je connus à Paris et Cincinnati était une fille comme les autres avec ses qualités et ses défauts. Et amoureux comme j’étais, j’étais prêt à tout pour elle. Hélas, les mois qui suivirent notre retour, je vais vivre un véritable cauchemar. Tout commença lors d’une soirée où j’ai eu le plus grand mal à la joindre. Elle, d’habitude si prompte à répondre, était subitement devenue injoignable. Vers les coups de 06H30, elle me raconta, qu’elle était partie à une soirée entre filles et qu’elle ne m’avait pas prévenu pour ne pas m’inquiéter. Et qu’une fois sur place, la police, à la recherche de dealers, les avait tous embarqués pour vérification. J’avais de sérieux doute mais face à la précision de son récit, je n’avais d’autre choix que de la croire. Mais le doute revint plus fort. Là, je décidais de la cuisiner et elle finit par m’avouer qu’elle était sortie en réalité avec ses collègues. Mais qu’elle n’a rien fait de mal. Pressée de questions, elle finit par avouer qu’elle avait déjà couché avec un des ses collègues, un Américain d’une soixantaine d’années mais que leur histoire n’avait pas trop duré. Tout au plus quelques semaines. Elle s’excusa et ajouta à cela qu’elle allait arrêter d’y travailler pour me rassurer.

Après quelques moments de réflexion, je décidais de rompre. Elle pleura beaucoup, énormément, et je décidais de la pardonner surtout que trois de ses amies m’appelèrent pour me supplier de ne pas faire cela. Toutefois, depuis ce jour j’ai vécu avec le doute. Comme je ne pouvais vivre avec, j’ai engagé un cabinet de détectives. Leurs révélations fut ahurissantes. Nafy me trompait avec son collègue depuis longtemps. Nafy me trompait avec un autre Sénégalais. Nafy touchait à l’alcool. Et là où je suis tombé des nues, c’est que Nafy était une bi-sexuelle. J’eus vraiment du mal à y croire. Mais leur preuve étaient difficilement contestables. Des photos, des échanges dans des sites de rencontre pour lesbienne… Le plus renversant, c’est que lorsque je l’appela pour rompre, elle continua à nier les faits et à mentir. Je pris tout de même la décision de me barrer. Malheureux, de ne pas savoir plutôt et d’avoir été si aveuglé par l’amour au point d’avoir perdu beaucoup de temps et d’énergie avec cette fille que je voulais épouser. Mais heureux de savoir à tant. Car j’imagine le quotidien d’un époux que sa femme peut tromper avec des hommes et des femmes. Aujourd’hui, j’ai coupé tout lien avec elle. J’ai refait ma vie. Je suis bien dans ma peau.

Mais je me demande si de cette histoire, je ne vais pas faire un bouquin intitulé Nafy la bi. Car, je n’ai pas pu tout raconter dans un article. Bien d’autres choses sont logées dans ma mémoire. Ecrire, non pas pour lui faire mal, j’ai fini par comprendre que rien ne pouvait atteindre cette fille malade et donc plus à plaindre qu’autre chose. Je voudrais juste me débarrasser définitivement de cette histoire pour ne pas être réveillé une nuit par un cauchemar où je verrais une bisexuelle me faire l’amour. Et puis qui sait, cela pourrait permettre à ceux qui se posent la question de savoir si la perversion des mœurs ou la libération sexuelle (c’est selon…) de certaines jeunes sénégalaises dont on parle est fictive ou réelle